L’ouverture de la bénédiction aux couples homosexuels, hors liturgie, approuvée par le pape François dans une déclaration publiée le 18 décembre 2023 par le Vatican est décriée, même au sein de l’Église catholique. En Afrique, plus particulièrement, des voix se lèvent pour dénoncer cette décision du Saint-Siège.
Décision contre-nature
En Côte d’Ivoire, un prêtre très connu, qualifie cette décision de « bêtise humaine ». Le père Eugène ADINGRA, recteur sanctuaire marial national d’Abidjan puisque c’est de lui qu’il s’agit, estime que le pape n’a plus sa place à la tête de l’Église catholique après sa décision qui est contre-nature.
« Il faut que ce pape quitte, il n’a pas sa place. Il faut dire les choses. Ça ne va pas, il est malade. Il ne peut demander d’aller bénir le péché », a répliqué le recteur du sanctuaire Marial d’Abidjan au lendemain de cette annonce.
« Faites la différence entre ce que Jésus-Christ dit et ce qu’un être humain peut dire. Mais quand on aura un autre Pape très bientôt, je pense qu’il va prendre un décret pour annuler toutes ces imbécillités. (…) Moi personnellement, je ne vais pas bénir. Et je ne suis pas seul. Il y a des cardinaux et grands hommes de l’Église qui ne sont pas aussi d’accord », ajoute-t-il.
Le recteur du sanctuaire marial national d’Abidjan est même prêt à démissionner s’il le faut, et ce, pour ne pas se rendre complice d’un “sacrilège”.
« Dieu n’a jamais donné autorité à l’église d’aller bénir le péché. Ce n’est pas une position à moi, mais je dis, ce qu’on m’a demandé de faire, je dis, je ne peux pas. Maintenant, si on veut que je quitte le sacerdoce, venez prendre votre truc, moi, je vais partir. Je vais vivre ma foi, mais sans ce que le Pape nous demande-là », a-t-il martelé.
Le père Eugène ADINGRA appelle l’église de faire preuve de discernement et de réflexion face à cette évolution doctrinale.
« C’est très grave. Le Pape n’est pas Dieu, il n’est pas la parole. La parole, c’est Jésus-Christ. Et notre rôle, c’est de dire la parole. Subtilement, le pape nous a tous trompés pour dire les choses. Quand il est venu en 2007, il parlait d’année de miséricorde. On était tous emballés et on a dit que c’est un bon pape lorsque c’était pour finalement dire de bénir le péché. Il y a une contradiction dans ce qu’il a dit et c’est une confusion », dit-il.
Le prêtre a invité les fidèles de Dieu à jouer leur partition en priant pour l’église et ses dirigeants.
« C’est vrai que ça fait 2000 ans que l’église est menacée, mais ces derniers moments, ce sont les pasteurs eux-mêmes qui commencent à ne plus écouter la voix de Dieu. Il fait beaucoup prier », a-t-il déclaré.
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