Le Burkina Faso et le Mali progressent vers l’énergie nucléaire civile
Au cours de la Semaine russe de l’énergie qui s’est tenue à Moscou en octobre, le gouvernement de transition du Burkina Faso a signé un protocole d’entente avec Rosatom, l’agence nucléaire russe, marquant ainsi un premier pas vers l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins civiles. En parallèle, Rosatom a également annoncé un accord de coopération avec le Mali dans le domaine de l’énergie nucléaire.
Cependant, le chemin menant à la production d’électricité d’origine nucléaire est long et complexe. Il nécessite la formation de personnel qualifié, la mise en place d’une autorité de réglementation nucléaire, ainsi que son approbation par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), chargée de veiller à la conformité des programmes nucléaires.
Ludovic Dupin, directeur de l’information de la société française d’énergie nucléaire, souligne que ce processus prend du temps, même lorsque des experts en sûreté nucléaire de pays tels que la Russie, les États-Unis ou la France apportent leur expertise.
La Pologne, par exemple, a entamé ses démarches en 2013 et n’a reçu l’approbation de l’AIEA qu’en 2023 pour lancer son programme nucléaire, explique-t-il.
Le Mali a annoncé la construction de quatre centrales de 55 mégawatts, tandis que le Burkina Faso se tournerait vers la technologie des SMR (petits réacteurs modulaires) d’une capacité allant jusqu’à 300 mégawatts.
La réalisation de ces projets dépend en grande partie de la volonté politique des deux pays, dirigés par des gouvernements militaires, de devenir indépendants dans le domaine de l’énergie.
Pour Lassina Zerbo, ancien Premier ministre du Burkina Faso et président du conseil d’administration du Rwanda Atomic Energy Board, ces projets sont réalisables grâce aux nouvelles technologies, telles que les SMR et les nanoréacteurs, qui réduisent la consommation d’eau et d’uranium, tout en adaptant la taille des centrales aux besoins des pays africains.
Notons qu’en Afrique, seule l’Afrique du Sud dispose actuellement d’une centrale nucléaire en fonctionnement, mais d’autres pays, comme l’Égypte en partenariat avec Rosatom, sont en train de développer leurs programmes nucléaires.