Togo : Le gouvernement décide d’augmenter les prix des boissons sucrées pour cette raison
Togo : Le gouvernement décide d’augmenter les prix des boissons sucrées pour cette raison

Au Togo, le gouvernement va procéder cette année à l’augmentation des prix des boissons sucrées.
Selon nos confrères d’Economiknews, cette mesure, annoncée mercredi par l’Office Togolais des Recettes (OTR) lors d’une rencontre à Lomé, vise à dissuader les consommateurs et à protéger la santé publique.
Une mesure fiscale audacieuse en faveur de la santé publique
« Le droit d’assise des boissons non alcoolisées passe de 5 à 10%. Le gouvernement utilise l’outil fiscal comme une arme pour décourager la consommation de certains produits et en même temps aider à améliorer la santé des consommateurs. Vous savez qu’on assiste maintenant de plus en plus à des maladies non-transmissibles. Le diabète, les cancers et la tension artérielle se développent. Donc, le fait d’augmenter plutôt le droit d’assise sur ces produits vise à protéger la santé des consommateurs en décourageant la consommation de ces produits-là » a indiqué Kampatibe Konlani, directeur de la communication et des services aux usagers de l’OTR, cité par le journal en ligne.
Taxer les boissons sucrées pour lutter contre l’Obésité
Il est démontré que les régimes alimentaires, les boissons et les aliments riches en sucres libres peuvent être une source importante de calories inutiles, en particulier pour les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.
Selon le Dr Douglas Bettcher, Directeur du Département Prévention des maladies non transmissibles de l’OMS, « la consommation de sucres libres, y compris de produits comme les boissons sucrées, est un facteur important de l’augmentation du nombre de cas d’obésité et de diabète dans le monde ». « Si les pouvoirs publics taxent les produits tels que les boissons sucrées, ils peuvent éviter des souffrances et sauver des vies. Ils peuvent aussi faire baisser les dépenses de santé et faire augmenter les recettes pour investir dans les services de santé », a-t-il ajouté.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la taxation des boissons sucrées permet de faire baisser la consommation de ces produits et de faire reculer le nombre de cas d’obésité, de diabète de type 2 et de carie dentaire.
D’après le rapport, intitulé Fiscal policies for Diet and Prevention of Noncommunicable Diseases, les politiques fiscales entraînant une augmentation de 20% au moins du prix de vente au détail des boissons sucrées conduiraient à une baisse proportionnelle de la consommation de ces produits.
Ainsi, une baisse de la consommation de boissons sucrées a donc pour corollaires une réduction de l’apport en « sucres libres » et de l’apport calorique global, une meilleure nutrition et un recul du nombre de cas de surpoids, d’obésité, de diabète et de carie dentaire.
Notons qu’en 2014, au niveau mondial, plus d’une personne sur trois (39%) âgée de 18 ans ou plus présentait un surpoids. La prévalence mondiale de l’obésité a plus que doublé entre 1980 et 2014, 11% des hommes et 15% des femmes (soit plus d’un demi-milliard d’adultes) étant classés comme obèses.
En outre, on estime qu’en 2015, 42 millions d’enfants de moins de cinq ans présentaient un surpoids ou étaient obèses. Ceci correspond à une augmentation du nombre de cas de 11 millions environ au cours des 15 dernières années. Près de la moitié (48%) de ces enfants habitaient en Asie et 25% en Afrique.
Le nombre de diabétiques a également augmenté, passant de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. Pour la seule année 2012, 1,5 million de décès étaient directement imputables au diabète.
La décision du gouvernement togolais de taxer les boissons sucrées, bien qu’elle suscite des préoccupations parmi les distributeurs et les consommateurs, soulève la question de l’équilibre entre la santé publique et le libre choix des consommateurs.
Il est essentiel de trouver un juste-milieu qui permette d’atteindre les objectifs de santé publique sans toutefois frustrer ni les consommateurs, ni les distributeurs.