Togo / VIH-SIDA et IST : regards croisés des médias sur l’approche genre et les droits humains dans la lutte

Une vingtaine de journalistes issus des médias du secteur public et privé sont réunis depuis ce lundi à Kpalimé (Préfecture de Kloto, 120 km au nord-ouest de la capitale), pour croiser leurs regards sur l’approche genre et les droits humains dans la lutte contre le VIH-Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles.

À l’initiative du Conseil National de Lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST), cet atelier de trois jours vise à contribuer au bien-être des personnes vivant avec le VIH grâce à l’instauration d’un environnement exempt de stigmatisation et de discrimination pour la promotion de l’accès universel aux services de prévention, de soins, d’appui et de traitement des PVVIH.

Pour Eddie POUELA, Représentant du Coordonnateur national du Conseil à l’ouverture des travaux, il s’agira durant les trois jours de créer un carrefour du donner et du recevoir entre les acteurs du monde des médias et le CNLS. Cela passera par des partages d’expériences, du vécu sur le terrain, des plénières, des ateliers en groupes et du brainstorming.

Également, ces professionnels identifiés comme des acteurs de lutte contre le SIDA à travers leurs divers rôles dans leurs rédactions respectives, seront « imprégnés sur la situation épidémiologique du VIH au Togo, outillés davantage sur les concepts genre, droits humains et populations vulnérables », a-t-il confié.

Grâce au soutien des personnes ressources telles qu’Atinèdi GNASSE et Augustin DOKLA de Ras+Togo, ces acteurs auront à découvrir l’impact des relations de genre dans l’épidémie du VIH, celui de la stigmatisation et de la discrimination des populations vulnérables dans l’épidémie du VIH ainsi que le point sur les VBG et les formes de violation des droits des populations clés en matière de VIH.

Les instruments internationaux et nationaux de protection et de défense des droits humains en lien avec les violences basées sur le genre, de même que les rôles et responsabilités du journaliste à la lumière de la déontologie de la profession ne seront pas en reste des échanges.

À l’issue de ces trois jours, il est attendu une charte des journalistes en matière de santé et des droits sexuels et de la reproduction, que les acteurs devront s’approprier et vulgariser.

Le Togo, faut-il le rappeler, a élaboré en 2023 un PSN 2023-2025 dont une priorité est accordée à l’axe 3, notamment « Accélérer l’élimination des obstacles liés au genre et aux droits humains qui entravent l’accès et l’utilisation continue des services VIH ».

Ceci s’explique par le fait que plusieurs facteurs contribuent à l’absence de progrès dans la réduction des infections au VIH, en particulier la persistance de la violence fondée sur le genre et les normes culturelles qui restreignent la liberté des femmes et des filles de disposer de leur corps, des populations clés et des personnes vivant avec le VIH à avoir accès aux services essentiels.

Les nouvelles recommandations de l’ONUSIDA mettent particulièrement l’accent sur la création d’un environnement propice à l’élimination du sida. Ces cibles, dites 10-10-10, sont les suivantes : moins de 10 % des pays ont encore des lois et des politiques répressives qui interdisent ou restreignent l’accès aux services ; moins de 10 % des personnes appartenant à des populations clés et des personnes vivant avec le VIH sont victimes de stigmatisation et de discriminations ; moins de 10 % des femmes, des filles, des personnes vivant avec le VIH et des personnes issues de populations clés sont confrontées à la violence et aux inégalités de genre. Nous y reviendrons.

Leseul

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