Café et cacao : Des stratégies de développement soigneusement conçues pour transformer ces deux filières au Togo.

Les filières café et cacao du Togo disposeront très bientôt des Plans de Développement des filières café et cacao (PDCC) pour les cinq prochaines années.

Ces plans stratégiques, élaborés par le comité de coordination pour les filières café et cacao, font l’objet d’une validation au cours d’un atelier national ouvert mercredi 8 septembre 2024 à Lomé.

Les travaux, symboliquement ouverts par la ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, Kayi Mivedor, rassemblent les acteurs nationaux des deux filières, des représentants d’organisations internationales et des partenaires.

Ont également assisté à cette cérémonie d’ouverture le Directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural du Togo, Komlan Diendiogue, le Secrétaire général de l’OIAC, et Michel Arrion, Directeur Exécutif de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO).

Prévu pour trois jours, cet atelier permettra aux participants de s’approprier les grands axes des plans de développement. Les débats porteront sur le « règlement de l’Union européenne 2023/1115 sur la déforestation et la dégradation des forêts » ; « l’impact de ce règlement sur les filières café et cacao au Togo et les approches de solutions d’adaptation » ; « la procédure pour la traçabilité des produits agricoles et la responsabilité des acteurs dans les filières café et cacao » ; « la stratégie de revenu vital des producteurs » ; ainsi que « la synthèse du contenu des documents PDCC et la stratégie de mobilisation de ressources pour le financement des plans ».

Dans son discours, le Secrétaire général du Comité de coordination pour les filières Café et Cacao (CCFCC) a souligné la démarche inclusive ayant conduit à l’élaboration de ces plans, qui jouent un rôle important dans le secteur agricole au Togo.

« Les plans de développement des filières café et cacao que nous allons soumettre à l’adoption lors de cet atelier ont été élaborés à l’initiative du comité de coordination afin d’améliorer les performances des deux filières. Pour concevoir ces documents, le CCC a sélectionné, en septembre 2021, une équipe de consultants togolais spécialisés en café et en cacao. L’élaboration de ces plans a été très inclusive, impliquant des acteurs de terrain, des autorités locales et traditionnelles, des techniciens, des leaders d’opinion, ainsi que des départements ministériels », a expliqué Enselme Gouthon.

Des plans stratégiques pour révolutionner les filières café et cacao togolaises

Le processus d’élaboration de ces documents, selon le CCFCC, a inclus une étude diagnostique qui a permis un état des lieux prenant en compte tous les maillons de la chaîne de valeur, débouchant sur la conception des plans de développement. Ceux-ci intègrent les aspects de production, transformation, commercialisation et consommation locale. Concrètement, ces plans s’articulent autour de quatre axes : amélioration durable de la productivité et de la qualité ; développement de la transformation et promotion de la consommation locale ; amélioration de la commercialisation intérieure et extérieure ; coordination et gestion de la filière.

« Par ces plans, les acteurs togolais ambitionnent, à l’horizon 2030, d’avoir des filières café et cacao performantes sur toute leur chaîne de valeur, créatrices de richesses et d’emplois décents et durables, surtout en milieu rural, à travers une culture professionnalisée, compétitive et durable », a ajouté le SG du CCFCC.

Les PDCC, une fois adoptés, guideront les actions futures des filières café et cacao au Togo. Ils serviront également de documents de référence qui crédibiliseront davantage ces filières togolaises dans les négociations internationales.

La mise en œuvre de ces plans nécessite environ 22 milliards de francs CFA, soit 11 milliards 700 millions pour le café et 10 milliards 300 millions pour le cacao.

La ministre en charge du Commerce a félicité les acteurs des filières café et cacao pour l’élaboration de ces plans, qui constitueront non seulement de précieux outils pour une bonne évaluation des deux filières, mais aussi des supports fondamentaux pour le Gouvernement en vue de la mise en œuvre effective de ses actions futures.

« Il est très important pour notre pays de se doter de tels documents en ce moment précis afin de s’inscrire définitivement dans le processus de professionnalisation des deux filières à chaque niveau de la chaîne de valeur, permettant ainsi aux différents acteurs de jouir véritablement du fruit de leur labeur », a-t-elle précisé.

Rappelons que le café et le cacao constituent la 2e et 3e culture de rente au Togo après le coton. Ces deux filières représentent environ 1,2 % du Produit Intérieur Brut (PIB) togolais et occupent plus de 32 000 producteurs nationaux.

Raphaël Aziamadji

Lire aussi-Rumeurs sur le décès du Président Paul Biya : Le gouvernement se prononce et situe l’opinion