Politique

Restitution de biens immobiliers : Le HCRRUN pose un acte au-delà d’une simple réparation

Restitution de biens immobiliers : Le HCRRUN pose un acte au-delà d’une simple réparation

Dans une démarche sans précédent pour la réconciliation nationale, le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) du Togo vient de franchir une étape cruciale dans son programme de réparation.

Ce jeudi 29 août 2024 restera gravé dans les annales de l’histoire togolaise comme le jour où l’institution, sous la direction éclairée de Mme Awa Nana Daboya, a entamé la phase concrète de restitution des biens immobiliers aux victimes des troubles politiques survenus entre 1958 et 2005.

Un acte symbolique fort et une volonté politique

L’événement phare de cette journée historique a été la restitution de la maison du feu Colonel Koffi Afenyo Tépé à ses ayants-droit. Cet ancien chef d’État-Major Général Adjoint des Forces Armées Togolaises (FAT) avait tragiquement perdu la vie lors de l’attaque du Camp militaire du Régiment Interarmes du Togo (RIT) en mars 1993. Sa résidence avait été illégalement occupée pendant des années, ajoutant l’insulte à l’injure pour une famille déjà endeuillée.

La restitution de ce bien immobilier, une première dans ce processus de réparation démarré depuis 2017, symbolise plus qu’un simple transfert de propriété. Elle incarne la volonté de l’État togolais de réparer les torts du passé et de reconnaître les souffrances endurées par ses citoyens durant les périodes troubles de son histoire.

« Cette restitution s’inscrit dans le cadre de la Recommandation 34 de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Elle vise à rétablir, dans la mesure du possible, les victimes dans leur situation antérieure à la violation de leurs droits. Cette cérémonie est d’autant plus déterminante qu’elle consacre la fin et la résolution d’un problème aux contours très controversés », a déclaré Mme Awa Nana Daboya, Présidente du HCRRUN, soulignant ainsi, l’importance de cet acte.

En effet, l’initiative du HCRRUN ne se limite pas à la simple restitution d’un bien matériel. Elle représente une reconnaissance officielle des souffrances endurées et un pas concret vers la guérison des blessures du passé. C’est un geste fort qui contribue à restaurer la dignité des victimes et de leurs familles, tout en renforçant la cohésion sociale et le vivre-ensemble au sein de la nation togolaise. L’émotion exprimée par la famille du défunt lors de cette cérémonie en est une preuve.

« Nos larmes de tristesse d’hier se transforment progressivement en ce jour solennel en larmes de joie. Nos peines se transforment en cris d’allégresse car le Seigneur Dieu fit pour nous des merveilles, Saint est son Nom. Son amour s’étend d’âge en âge pour ceux qui le craignent », a déclaré l’un des ayants-droit, du Colonel Tepé.

Le succès de cette opération de restitution témoigne de l’efficacité d’une approche collaborative. Mme Daboya a salué la patience et la coopération de la famille Tépé tout au long du processus, soulignant que cette collaboration atteste que les enfants et l’ensemble de la famille TEPE ont cru au processus mis en place par la classe politique nationale sous la direction du président de la République Faure Essozimna GNASSINGBE, pour « œuvrer pour la paix dans notre pays, la cohésion sociale et le vivre ensemble ».

Cette démarche inclusive, impliquant à la fois les institutions de l’État, les victimes et leurs familles, ainsi que la société civile, constitue un modèle prometteur pour la résolution pacifique des conflits et la réconciliation nationale.

Cette approche holistique de la réparation, qui va au-delà de la simple compensation matérielle pour inclure la reconnaissance morale et la restauration de la dignité, est essentielle pour construire une paix durable et une société réconciliée.

« À l’instar des autres formes de réparations en Justice Transitionnelle, la restitution participe à la reconnaissance des souffrances des victimes et à la restauration de leur dignité ainsi que de celle de leurs familles », a indiqué le HCRRUN.

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