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Enlèvement du Frère Hounvi : Un acte digne du « grand banditisme » commis par les autorités béninoises sur le sol togolais

Enlèvement du Frère Hounvi : Un acte digne du « grand banditisme » commis par les autorités béninoises sur le sol togolais

On se croirait dans un épisode de la série américaine « 24 heures chrono » dans lequel Jack Bauer doit exfiltrer un criminel d’un territoire étranger vers les États-Unis pour qu’il y réponde de ses actes… Dans une situation qui rappelle étrangement cette fiction, quatre individus de nationalité béninoise, dont le patron de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, se sont introduits clandestinement sur le territoire togolais et ont réussi à enlever un citoyen béninois exilé au Togo depuis quelques années.

Celui-ci sera présenté quelques jours plus tard à la justice béninoise, confirmant ainsi l’implication de l’État béninois dans cette opération de kidnapping en terre étrangère. Ces agissements, semblables à des incursions terroristes, soulèvent beaucoup de questions. Comment l’État béninois a-t-il pu se comporter de la sorte ?

Les faits

Selon un communiqué rendu public par le procureur de la République, Talaka Mawama, les faits se sont déroulés dans la nuit du lundi 12 août 2024 lorsque quatre individus ont embarqué de force Steve Amoussou alias « Frère Hounvi », dans un véhicule d’immatriculation béninoise puis ont roulé en direction de la frontière togolaise du côté Est.

Les autorités policières togolaises, ayant été avisées, ont aussitôt lancé des recherches qui n’ont pas permis de retrouver les ravisseurs. Ainsi, quatre personnes de nationalité béninoise ont été identifiées. Ces individus ont été aidés par deux autres personnes dont l’une de nationalité togolaise et l’autre de nationalité béninoise.

Sur les quatre acteurs principaux, de nationalité béninoise, trois ont été identifiés. Il s’agit de Gandao Dimi, athlète des arts martiaux MMA et coach ; Wanilo Médegan, directeur général de l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et athlète du MMA ; et Gbaguidi Todedokpo, membre du staff et manager de l’artiste béninois Vano Baby.

S’agissant des deux personnes ayant apporté leur aide aux ravisseurs, l’une a été identifiée comme étant Mme Klebo Temitokpe Priscillia, de nationalité béninoise, esthéticienne établie à Lomé. « Celle-ci a été chargée d’œuvrer à l’identification de l’appartement qu’occupait la victime et de l’attirer vers les ravisseurs », selon le communiqué.

Le procureur de la République a également annoncé l’arrestation d’un deuxième suspect, un étudiant de nationalité togolaise travaillant occasionnellement comme conducteur de moto-taxi à Lomé. Ce dernier a assuré en toute connaissance de cause le service de transport de l’un des acteurs de l’enlèvement le dimanche 11 et le lundi 12 août 2024.

Pour la justice togolaise, ces faits commis sur le territoire togolais sont « en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale » et « s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration au sens des articles 283 et 284 du nouveau code pénal ». Ainsi, des mandats d’arrêt ont été lancés à l’encontre des autres personnes ayant agi comme acteurs principaux de ce kidnapping.

Réaction et indignation des OSC

La société civile togolaise a réagi sur cette affaire. Dans un communiqué publié, onze organisations de la société civile ont déploré et condamné avec la plus grande fermeté cet acte de « provocation, digne de grand banditisme d’État commis par les autorités béninoises, en violation du droit international et des règles de bon voisinage entre États ».

Elles se sont félicitées des actions menées par les autorités compétentes du Togo après cet enlèvement. « Les organisations de la société civile signataires prennent également acte de ce que les autorités togolaises compétentes ne sont pas impliquées dans la perpétration de cet acte ignoble. Elles exhortent les autorités compétentes du Togo à prendre toutes les dispositions pour informer à temps l’opinion, afin de ne pas laisser libre cours à des interprétations divergentes, somme toute légitimes ».

Pour les organisations signataires, il est inadmissible et inacceptable qu’un responsable d’une institution ayant en charge la sécurité d’un État entre sur le territoire d’un autre État sans être identifié à la frontière, puis parvienne, dans les mêmes circonstances, à conduire une opération d’enlèvement. C’est à la fois un affront et un défi lancés aux autorités en charge de la sécurité du Togo.

Les institutions internationales interpellées

Les organisations de la société civile interpellent instamment la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Commission et la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur ce précédent dangereux commis par des autorités béninoises. Elles estiment que cet acte est de nature, d’une part, à mettre en danger la liberté et la vie des citoyens de l’espace communautaire, et d’autre part, à nuire gravement aux relations de bon voisinage entre les peuples.

Lire aussi-Frère Hounvi déposé en prison : Trois chefs d’accusation retenus contre le jeune Béninois

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