Évasion de Dadis Camara en Guinée : Neuf morts lors de l’opération, 75 militaires et gendarmes radiés pour complicité
À Conakry, le calme est revenu après une journée de tension autour de l’évasion de quatre personnalités de la Maison Centrale, samedi 4 novembre.
Les évadés, dont l’ancien président Moussa Dadis Camara, ont été rattrapés et reconduits dans leur cellule sauf, Claude Pivi, l’ancien ministre de la Sécurité de Dadis Camara. Celui-ci est activement recherché par les autorités.
Selon les premiers éléments de l’enquête, ces évasions ont bénéficié de complicités, et les autorités ont décidé de prendre des sanctions.
Les dirigeants guinéens se basant sur des preuves vidéos, pointent du doigt, les membres des Bérets Rouges, des militaires du Bataillon Autonome des Troupes Aéroportées (Bata) postés devant la Maison Centrale de Conakry, qui selon eux, ont ouvert le portail aux individus lourdement armés venus exfiltrer Claude Pivi, Moussa Dadis Camara et deux autres accusés du massacre du 28 septembre 2009.
En conséquence, un décret pris, dimanche 5 novembre décide de la radiation de tous les individus formellement soupçonnés d’avoir agi pour faciliter cette opération d’évasion.
Au total, 78 personnes ont été radiées suite à cette opération commando qui a coûté la vie neuf (9) personnes selon un bilan provisoire.
« Toutes les personnes formellement identifiées ont été radiées, qu’elles appartiennent à l’armée, à la gendarmerie ou soient des agents pénitenciers. La prison de Coronthie est désormais soumise à un régime de haute sécurité avec une présence renforcée des forces de défense et de sécurité pour assurer la sécurité des lieux aussi longtemps que nécessaire », a indiqué Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen et ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Économie Numérique
« Dadis Camara n’était plus militaire depuis un certain temps, donc les trois évadés sont les colonels Tiegboro, Goumou et Pivi. À ceux-ci s’ajoutent près de 75 autres individus, appartenant aux Bérets Rouges du bataillon en faction sur place, à la Garde Républicaine au Camp de Camayenne, chargée de surveiller ce tronçon, ainsi que des gendarmes et des gardes pénitenciers », a ajouté, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement guinéen.
Notons que parmi les victimes figurent quatre membres des forces de sécurité et deux occupants d’une ambulance. Les trois autres morts sont des assaillants présumés, selon un bilan encore provisoire avancé dans un communiqué par le procureur général de la Guinée, Yamoussa Conte.