Au Togo, les manifestations des 26 et 27 juin ont laissé des marques profondes. Face à cette situation préoccupante, les réactions se multiplient. Le parti politique Forces Démocratiques pour la République (FDR) a également pris la parole.
Dans un communiqué diffusé le samedi 28 juin 2025, la formation dirigée par Me Paul Dodji Apevon condamne fermement les violences infligées aux manifestants. Le parti tire la sonnette d’alarme et appelle l’opinion nationale, ainsi que la communauté internationale, à prendre conscience de « l’inquiétante évolution » de la situation socio-politique au Togo.
« En effet, le monde entier a pu voir sur les réseaux sociaux les images effroyables des violences sauvages, barbares et ignominieuses exercées par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) sur des manifestants désarmés, venus exprimer pacifiquement leur opposition au changement illégal et illégitime de la Constitution imposée par Faure GNASSINGBE, dans un mépris total du peuple, afin de pérenniser son règne dynastique au Togo », a déclaré la formation politique.
Le communiqué rappelle que ces forces de sécurité ont effectué des incursions dans des domiciles privés, infligeant des violences d’une rare intensité à tous les habitants, et ont même « exercé des exactions » sur de simples passants, causant de graves blessures à certains.
« Le plus alarmant est la présence, une fois de plus, de nervis armés, qui ont participé, pour la plupart à visage découvert, à la répression aux côtés des forces de défense et de sécurité, ce qui ne laisse aucun doute sur les commanditaires de cette mission », déplore la formation politique de Me Paul Dodji Apevon.
Pour ce parti, la protection dont bénéficient ces miliciens leur confère un sentiment d’impunité. « C’est fort de cette assurance qu’un militaire à la retraite a ouvertement fait l’apologie du crime sur les réseaux sociaux, déclarant qu’il faut apprendre à tuer au Togo et que si quelqu’un est tué lors des manifestations, c’est lui qui en est l’auteur », souligne le Président national des FDR.
Le parti FDR a également déploré la découverte de plusieurs corps sans vie dans le 4e Lac et la lagune de Bè, rappelant de douloureux souvenirs aux Togolais.
Une République de trop pour le Togo
Pour le FDR, la 5ème République que le pouvoir de Lomé tente « d’imposer par la force » et par « coup de bluff » est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, permettant au peuple togolais de réaliser qu’il est temps de mettre un terme à ce long règne chaotique qui l’étouffe.
« Ce que Faure GNASSINGBE et ses partisans semblent ignorer, c’est que leur règne a déjà pris fin. La contestation populaire actuelle, initiée par des influenceurs togolais et soutenue par le peuple, avec l’engagement de jeunes courageux et déterminés, ne s’arrêtera pas », prévient le parti.
« Nul ne peut résister indéfiniment à l’Esprit », a écrit Me Apevon.
Dans sa déclaration, le FDR a exprimé ses vives félicitations aux Togolais qui ont courageusement décidé de « braver les dangers de la répression pour dire non à l’imposture de la 5ème République ».
Le parti a également manifesté sa solidarité envers les personnes arrêtées, sa compassion pour les blessés et ses condoléances aux familles des victimes retrouvées dans la lagune de Bè et dans le 4ème lac.
Enfin, le FDR appelle les dirigeants du pays à prêter attention au cri de détresse du peuple togolais, en mettant fin aux violences « gratuites » à l’encontre des populations, en libérant les personnes arrêtées lors des manifestations ainsi que tous les autres prisonniers politiques.
Le parti demande également l’ouverture d’une enquête indépendante pour identifier et traduire en justice les responsables des répressions ayant entraîné des morts, ainsi que l’arrestation du militaire à la retraite ayant fait l’apologie du crime sur les réseaux sociaux.
Abonnez-vous à notre chaîne WhatsApp
Lire aussi : Situation sociopolitique au Togo : La PNECED demande à Faure Gnassingbé de s’investir personnellement pour l’apaisement
