C’est officiel. Sous l’égide des États-Unis, la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont finalement signé un accord de paix, ce vendredi 27 juin 2025 à Washington, en présence de plusieurs pays impliqués dans la médiation, dont le Togo. Cet accord vise à mettre fin au conflit qui a fait des milliers de morts dans l’est de la RDC.
L’accord « prévoit le désengagement des forces armées, la protection des civils, le retour des personnes déplacées et des réfugiés sous l’autorité du gouvernement, et établit un mécanisme de suivi pour en assurer le respect », a souligné la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner. « Il ne s’agit pas de simples mots sur le papier. Ils doivent maintenant être traduits en actes, dans le respect de la justice, de l’obligation de rendre compte et de la volonté politique. »
Le conseiller du président Trump pour l’Afrique, Massad Boulos, a indiqué que Kigali s’engage à la « levée des mesures défensives du Rwanda », même si l’accord ne mentionne pas explicitement le M23. Pas de retrait immédiat donc, mais une mise en œuvre graduelle à travers un plan conjoint, le CONOPS, adopté le 31 octobre 2024, visant la neutralisation des groupes armés.
L’accord prévoit également, dans un mois, la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire entre la RDC et le Rwanda. Ce dispositif surveillera la mise en œuvre des engagements en matière de sécurité. Un comité de surveillance conjointe sera également établi pour traiter les plaintes, constater les éventuelles violations et résoudre les différends, avec le soutien de l’Union africaine, du Qatar et des États-Unis.
Cet accord signé ce vendredi s’inspire d’une Déclaration de principes approuvée en avril entre les deux pays. Selon le département d’État américain, il prévoit des dispositions sur « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » dans l’est de la RDC après l’offensive menée par le M23.
Togo, acteur clé dans la résolution de la crise RDC-Rwanda
Désigné médiateur de l’Union Africaine pour la crise en RDC, le Président du Conseil Faure Gnassingbé a œuvré sans relâche pour l’arrivée de cet accord. Depuis sa désignation, l’Exécutif togolais a multiplié les concertations avec l’ensemble des acteurs impliqués. Le 17 mai 2025, Faure Gnassingbé avait réuni à Lomé les cofacilitateurs, notamment les anciens chefs d’État Olusegun Obasanjo, Uhuru Muigai Kenyatta, Catherine Samba-Panza et Sahle-Work Zewde, désignés pour œuvrer à la résolution de la crise en République démocratique du Congo. Cette réunion a permis de préparer le terrain pour d’éventuelles discussions directes entre Kinshasa et Kigali.
Présent à la cérémonie de signature de cet accord de paix, le ministre togolais des Affaires étrangères, le Professeur Robert Dussey, a commenté ce dénouement.
« Au nom du Président Faure Gnassingbé, je voudrais remercier les uns et les autres pour la signature de cet accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Le Togo se tient à vos côtés pour contribuer à une paix durable dans la région des Grands Lacs », a indiqué le chef de la diplomatie togolaise.
Ces dernières années, le Togo a renforcé sa posture diplomatique sur la scène internationale en organisant plusieurs sommets de paix et en s’impliquant dans la résolution des crises dans la sous-région et sur le continent.
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