FECUTRAVO-Festivités Cultures et Traditions dans le Vo change de dimension. Après une première édition réussie, l’événement devient national et prend désormais le nom de FECUTRATO (Festivités Cultures et Traditions du Togo). La deuxième édition a été officiellement annoncée lundi 23 juin 2025 à Lomé.
Ce rendez-vous culturel d’envergure se déroulera du 26 février au 1er mars 2026 dans trois villes du pays : Kara, Atakpamé et Dzrekpo Koutivimé (Vogan).
Le thème central retenu, « L’intérêt des plantes médicinales », témoigne de la volonté des organisateurs de mettre en lumière un patrimoine thérapeutique ancestral souvent négligé.
Cette manifestation culturelle offrira l’occasion aux divers acteurs de la société – chercheurs, tradipraticiens, chefs traditionnels – de réfléchir sur l’importance et la place des plantes médicinales dans la société togolaise et africaine en général.
Pour le Professeur Komlan Batawila, premier vice-président de l’Université de Lomé chargé de l’Académie et de la Recherche, le choix de ce thème répond à une réalité indéniable.
« Les plantes médicinales constituent en quelque sorte le poumon de notre existence. Ce thème a été choisi à bon escient, dans la mesure où aujourd’hui, près de 80% de la population africaine a recours aux plantes médicinales pour se soigner. FECUTRATO s’est donné comme objectif de voir dans quelle mesure nous pourrons nous mettre ensemble pour vraiment réfléchir et faire des propositions visant à valoriser ces plantes médicinales et donner de la valeur ajoutée à ce patrimoine thérapeutique », a-t-il déclaré.
Ainsi, le comité d’organisation ambitionne de redonner vie aux pratiques ancestrales pour le bien-être des populations.
L’enjeu est de créer des référentiels pour orienter chercheurs et praticiens, afin que « le médecin, les tradipraticiens, les chefs traditionnels, bref tous les acteurs aient leur mot à dire », explique le Professeur Batawila.
L’objectif ultime ? « Avoir le médicament traditionnel sur les étals de la pharmacie », révèle-t-il, illustrant l’ambition de faire reconnaître officiellement ces thérapies ancestrales.
FECUTRATO pour restaurer l’identité africaine
En prenant une dimension nationale, FECUTRATO s’engage dans une démarche plus large de valorisation des savoirs-faire traditionnels pour une société plus équilibrée et indépendante.
Le promoteur de l’événement, Togbui Chardey Kokouda Akoedagbe, prêtre traditionnel et défenseur des valeurs ancestrales, ne cache pas ses préoccupations identitaires.
« Qui sommes-nous ? Quelles sont nos cultures et traditions ? Avons-nous une origine traditionnelle ? Aujourd’hui, l’Africain n’est plus lui-même. Nous avons perdu en quelque sorte notre personnalité », s’interroge-t-il. Il dénonce le fait que « tout ce que nous faisons est taxé de sorcellerie, mais quand c’est chez les autres, on parle de miracle ».
Face à ce constat, les organisateurs ont décidé de transformer FECUTRAVO en FECUTRATO « afin de défendre les cultures et traditions du Togo et d’Afrique toute entière ».
« Nous avons abandonné nos traditions, nos cultures alors qu’on sait qu’un arbre sans racine finit par tomber », martèle Togbui Akoedagbe.
L’événement veut ainsi « donner racine à l’Afrique en œuvrant pour la pérennisation de nos cultures et traditions », dans une démarche de réappropriation culturelle et de fierté identitaire.
La cérémonie de lancement de cette 2e édition du FECUTRATO a été présidée par le Directeur de la promotion des Arts et de la Culture, M. AZIATI Vinnyo, représentant du ministre en charge de la culture. Ce dernier a salué l’initiative et rassuré les organisateurs de la volonté des autorités à accompagner le projet.
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