Formation professionnelle en art dramatique : Un projet novateur pour le cinéma togolais en quête de reconnaissance

Porté par le Mouvement Vision Amour du Cinéma (MVAC), le projet de formation professionnelle en art dramatique à travers le « Togo Casting Awards » peine à prendre son envol. La raison principale : un manque criant de soutien institutionnel et de financement adéquat.Cette initiative, qui s’affirme comme un projet visionnaire pour le développement du 7ème art au Togo, a déjà démontré son potentiel en révélant de nouveaux talents et en initiant les jeunes aux métiers d’acteur et d’actrice. Son palmarès est éloquent : deux éditions du Togo Casting Awards, une édition du Christ Casting Awards et deux éditions des Casting Scolaires Awards.

« Nous voulons passer de la formation courte de trois mois que nous dispensons actuellement à une formation professionnelle complète de deux ans », explique Etsomawumé Koffi Ametefe, président du MVAC et promoteur du Togo Casting Awards.

« C’est pourquoi nous avons entamé toutes les démarches nécessaires pour obtenir le soutien de l’État. Malheureusement, la Direction nationale du cinéma qualifie notre projet de « jeune initiative », ce que nous avons du mal à comprendre, car notre ambition bénéficierait à l’ensemble du secteur cinématographique togolais. Notre objectif est d’offrir gratuitement une formation professionnelle aux jeunes, aux enfants des rues et aux femmes pour doter notre pays d’acteurs capables d’incarner des rôles avec talent et de représenter dignement le Togo à l’international », poursuit l’acteur.

Si ce projet peine à se concrétiser, c’est principalement en raison d’un soutien institutionnel insuffisant. Pourtant, les responsables du MVAC se sont pleinement investis pour obtenir le financement nécessaire, conformément aux recommandations de l’UEMOA qui exhorte les États membres à accorder une attention particulière aux actions prioritaires, notamment à travers l’appui à la formation. C’est précisément la mission que s’est donnée le MVAC : proposer une formation complète de deux ans en art dramatique pour répondre aux exigences croissantes du secteur.

« On ne peut pas envisager le développement du cinéma sans passer par la formation professionnelle des acteurs », affirme avec conviction le promoteur du Togo Casting Awards.

« La formation complète constitue une étape cruciale, et même le FESPACO, auquel le Togo participe régulièrement, recommande cette approche. À notre niveau, nous souhaitons, pour commencer, offrir cette formation gratuitement à une trentaine de jeunes. Pour y parvenir, nous avons simplement besoin d’un appui financier, c’est tout ce que nous demandons. »

Cette initiative représente une opportunité exceptionnelle pour développer le cinéma togolais tout en créant des emplois durables pour les jeunes, les femmes et les groupes vulnérables. Un investissement dans ce projet constituerait un pas décisif vers l’émergence d’une industrie cinématographique togolaise dynamique et professionnelle. Contre toute attente, le projet ne semble pas susciter l’intérêt escompté auprès de la Direction nationale de la cinématographique.

Selon nos informations, les multiples démarches entreprises par les promoteurs restent jusqu’à présent sans réponses concrètes.

« Depuis début 2024, nous avons soumis notre demande à la Direction. Nous avons ensuite effectué un suivi régulier et plusieurs relances, mais nous n’avons toujours pas obtenu de retour. De surcroît, on qualifie notre projet de « jeune initiative » et on nous demande de commencer d’abord, alors que ce projet existe depuis déjà sept ans et que nous avons réalisé cinq éditions », précise Etsomawumé Koffi Ametefe.

Un appel direct au ministère de la Culture

Après plusieurs mois d’attente infructueuse et face à l’absence de réponse de la part de la Direction nationale de la cinématographie, le promoteur du Togo Casting Awards s’est tourné vers le ministère de tutelle.

« Le MVAC vous serait gré des instructions qu’il vous plaira de donner à vos services compétents autres que la Direction cinématographique afin que notre dossier soit traité de manière beaucoup plus objective », peut-on lire dans un courrier adressé au ministre en charge de la Culture.

Outre cette correspondance officielle, le MVAC a également introduit une demande d’audience pour rencontrer directement le ministre et présenter en détail ce projet innovant.

« Nous savons que notre ministre est résolument engagée pour le rayonnement de la culture togolaise et du cinéma en particulier. C’est pour cette raison que nous souhaitons la rencontrer », a conclu le président du MVAC, déterminé à voir aboutir ce projet structurant pour l’avenir du cinéma togolais.