Le Togo, un moteur économique qui s’affirme en Afrique de l’Ouest

En ce début d’année 2025, le Togo s’impose comme l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest, défiant les incertitudes du contexte économique mondial. Les indicateurs récents révèlent un pays en pleine transformation, où l’industrialisation progressive et la diversification économique ouvrent la voie à un développement durable.
La métamorphose industrielle du Togo se confirme de mois en mois. Avec une progression de 10,5% de l’indice de production industrielle en janvier 2025, le pays poursuit sa lancée amorcée fin 2024. Cette performance s’inscrit dans une stratégie nationale d’industrialisation dont la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) constitue la pièce maîtresse.
Ce complexe industriel, véritable vitrine de la modernisation économique togolaise, transforme progressivement l’écosystème productif du pays. En favorisant la transformation locale des matières premières agricoles, le Togo ne se contente plus d’exporter des produits bruts, mais crée désormais de la valeur ajoutée sur son territoire. Cette évolution marque une rupture avec le modèle économique traditionnel et positionne le pays comme un potentiel hub manufacturier régional.
Si l’industrie fait figure de locomotive, les services marchands ne sont pas en reste. L’augmentation de 3,4% du chiffre d’affaires dans ce secteur en janvier témoigne d’une économie qui se tertiarise progressivement. Le commerce, quant à lui, connaît un rythme plus modéré (+1,2%), phénomène courant après la période des fêtes de fin d’année.
Cette diversification sectorielle constitue un atout majeur pour la résilience économique du pays. En ne dépendant plus exclusivement de l’agriculture ou des matières premières, le Togo se prémunit contre les chocs externes et les aléas climatiques qui ont longtemps fragilisé son économie.
Dans un contexte régional parfois instable, la maîtrise de l’inflation à 2,5% représente une véritable réussite pour les autorités économiques togolaises. Ce niveau, conforme aux objectifs fixés par la BCEAO (1% à 3%), contraste avec les tensions inflationnistes qui avaient marqué l’année 2022 (7,6%).
Cette stabilité des prix, particulièrement visible sur certains produits importés comme le riz (-13,8%) et le sucre (-14,1%), renforce le pouvoir d’achat des ménages. Néanmoins, des préoccupations subsistent concernant des produits essentiels comme l’huile (+43,3%) et le lait (+26,8%), dont les hausses significatives pèsent sur les budgets familiaux.
L’écosystème entrepreneurial togolais affiche des signes encourageants de consolidation. Selon l’International Finance Corporation (IFC), 303 entreprises togolaises ont dépassé le seuil symbolique du milliard de francs CFA de chiffre d’affaires annuel en 2023, témoignant d’un tissu économique qui se structure et monte en puissance.
Si le nombre de nouvelles immatriculations d’entreprises a légèrement fléchi en 2024 (14 919 contre 15 654 en 2023), la tendance sur deux ans reste positive avec une hausse de 4,6% par rapport à 2022. Cette évolution traduit moins un essoufflement qu’une phase de consolidation après plusieurs années de forte croissance du nombre d’entrepreneurs.
Perspectives 2025 : une croissance structurelle qui s’installe
Les projections du FMI pour 2025, tablant sur une croissance de 5,3%, confirment la trajectoire positive de l’économie togolaise. Certes légèrement inférieur au 5,6% enregistré en 2023, ce taux reste nettement supérieur à la moyenne régionale et mondiale.
Cette croissance, qui s’appuie sur des fondamentaux de plus en plus solides, devrait être alimentée par la poursuite des investissements publics dans les infrastructures, l’essor continu du secteur industriel et une gestion budgétaire rigoureuse. Le Togo semble ainsi avoir trouvé un modèle de développement équilibré, alliant transformation structurelle de l’économie et stabilité macroéconomique.