Arrêtés en mars 2021 et condamnés à 20 ans de prison pour leur implication présumée dans un projet d’assassinats politiques visant à perturber l’élection présidentielle de 2021 au Bénin, Reckya Madougou et son co-accusé Joël Aïvo demeurent loin d’une éventuelle libération.
Le Président béninois Patrice Talon a été catégorique sur ce sujet. Lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique, il a écarté toute possibilité de grâce présidentielle en faveur des deux opposants actuellement incarcérés.
« Si je le faisais, cela reviendrait à confirmer que les péchés commis sous le couvert de la politique sont plus pardonnables que les autres, et ce serait injuste », a-t-il déclaré.
Le président de la République du Bénin rejette également l’appellation de « détenus politiques » pour qualifier Madougou et Aïvo. Il préfère les désigner comme « des acteurs politiques condamnés et détenus ».
Toutefois, Patrice Talon a laissé entendre que son successeur pourrait adopter une approche différente.
« Si le prochain président estime que la politique entre parmi les critères d’attribution des grâces, libre à lui », a-t-il concédé, tout en précisant qu’il ne considérerait pas cela comme « une bonne chose ».
Une affaire politique décriée
Ces déclarations interviennent dans un contexte de pressions croissantes pour la libération des opposants politiques. Des figures influentes, telles que Me Adrien Houngbédji et l’ancien président Nicéphore Soglo, ont récemment plaidé non seulement pour la libération de Reckya Madougou et Joël Aïvo, mais également pour le retour des exilés politiques.
Malgré ces appels, la position ferme de Patrice Talon laisse peu d’espoir quant à un changement de situation avant la fin de son mandat.
Rappelons que le Président Talon, dont le mandat s’achève en 2026, a réaffirmé qu’il ne se portera pas candidat à sa propre succession, conformément aux dispositions de la constitution béninoise.
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