Devoir de mémoire : Feu Général Gnassingbé Eyadéma, l’architecte de l’Unité Ouest-Africaine
Devoir de mémoire : Feu Général Gnassingbé Eyadéma, l'architecte de l'Unité Ouest-Africaine
À l’aube des indépendances africaines, alors que le continent cherchait sa voie vers l’unité et le développement, un homme allait marquer de son empreinte l’histoire de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Le Général Gnassingbé Eyadéma, qui dirigea le Togo de 1967 à 2005, fut l’un des architectes visionnaires de ce qui deviendrait l’une des organisations régionales les plus importantes du continent : la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dès son accession au pouvoir, Eyadéma comprit que l’avenir du Togo était intrinsèquement lié à celui de ses voisins. Cette vision dépassait les frontières héritées de la colonisation, embrassant un idéal plus large d’unité ouest-africaine. Son engagement pour la cohésion nationale au Togo n’était que le prélude à une ambition plus vaste : celle d’une Afrique de l’Ouest unie et solidaire.
L’année 1972 marqua un tournant décisif. Lors d’une rencontre historique avec le général Yakubu Gowon, alors président du Nigeria, les deux dirigeants esquissèrent les contours d’un projet ambitieux : créer une zone d’intégration économique régionale. Cette discussion, apparemment anodine, allait poser les jalons d’une transformation profonde du paysage politique ouest-africain.
Avec une détermination inébranlable, Eyadéma se fit l’avocat infatigable de cette vision d’unité régionale. Il mobilisa ses ressources diplomatiques et son influence politique pour convaincre ses homologues ouest-africains de la nécessité de transcender les barrières linguistiques et coloniales qui fragmentaient la région.
Le fruit de ces efforts se concrétisa en 1975 avec la création de la CEDEAO. Cette organisation, dont Eyadéma fut l’un des pères fondateurs, incarnait l’espoir d’une région capable de prendre en main son destin économique et politique. Elle représentait la promesse d’un avenir où la coopération remplacerait la compétition, où la solidarité transcenderait les différences.
L’engagement d’Eyadéma envers la CEDEAO ne se limita pas à sa création. À trois reprises – en 1977-1978, 1980-1981, et 1999 – il assuma la présidence de l’organisation. Chacun de ces mandats fut marqué par des avancées significatives dans le processus d’intégration régionale. Même dans les moments les plus difficiles, quand les défis politiques et économiques semblaient insurmontables, sa conviction dans la nécessité de l’unité régionale ne faiblit jamais.
Sous sa direction, la CEDEAO développa progressivement ses institutions et renforça ses mécanismes de coopération. Les initiatives lancées durant ses mandats contribuèrent à façonner l’organisation telle que nous la connaissons aujourd’hui : un pilier de la stabilité régionale et un moteur de l’intégration économique.
L’héritage d’Eyadéma dans la construction de la CEDEAO dépasse largement le cadre de son époque. Les principes qu’il défendait l’unité, la solidarité, la coopération – continuent d’inspirer les actions de l’organisation. Dans un monde en constante mutation, où les défis régionaux nécessitent des réponses coordonnées, sa vision d’une Afrique de l’Ouest unie et solidaire reste plus pertinente que jamais.
Aujourd’hui, alors que la CEDEAO poursuit son œuvre d’intégration et de développement, l’empreinte de Feu Gnassingbé Eyadéma demeure visible dans chaque avancée de l’organisation. Son legs rappelle à la jeune génération que les grands projets d’unité nécessitent non seulement une vision claire, mais aussi une détermination sans faille pour les mener à leur terme.
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