Agression des leaders politiques et journalistes à Lomé : La colère noire de l’ANC
Agression des leaders politiques et journalistes à Lomé : La colère noire de l'ANC

L’agression des acteurs politiques, députés et journalistes lors d’une rencontre politique citoyenne dimanche à Lomé continue de susciter de vives réactions. Dans un communiqué rendu public lundi 30 septembre 2024, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a dénoncé avec indignation et condamné sans réserve cette agression « sauvage ».
« Aucune raison ne justifie une telle violence qui ne fait honneur ni à l’Etat togolais, ni à l’organisation régionale, qui connaît déjà un sévère discrédit auprès des populations de la communauté », écrit Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC.
Les leaders de l’ANC voient la main du pouvoir de Lomé derrière cet acte grave.
« Le parti au pouvoir, le RPT/UNIR, entièrement redevenu le parti-unique-parti-Etat des années de braise au Togo, s’est une fois encore illustré par le mode de fonctionnement qu’on lui connait et que l’ANC n’a jamais cessé de dénoncer, la violence, la terreur et la violation des lois. Incapable de respecter ses propres lois, obstinément fermé à la démocratie et à l’Etat de droit, foulant au pied les libertés fondamentales et tournant le dos aux traités et accords internationaux auxquels il a souscrit, le pouvoir RPT/UNIR a manifestement orchestré, encadré et supervisé la grossière agression perpétrée contre les participants à la rencontre du dimanche 29 septembre 2024, qui devait accueillir à Lomé, en marge de la 3ème session extraordinaire de l’Assemblée parlementaire de la CEDEAO, Monsieur Guy Marius Sagna, élu de la République du Sénégal et membre dudit parlement », a indiqué l’ANC dans son communiqué.
L’agression a fait plusieurs blessés dont le député Sagna ainsi que des responsables politiques togolais et des journalistes qui se trouvaient sur les lieux. Des dégâts matériels importants ont également été enregistrés.
L’ANC exprime sa sympathie et sa solidarité à toutes les victimes de cette barbarie, notamment à l’invité d’honneur de la rencontre et digne fils de l’Afrique et du panafricanisme, le député Sagna, qui était particulièrement visé.
« L’ANC souhaite un prompt rétablissement à toutes les victimes », poursuit le parti tout en exigeant que « les hommes de main au service du RPT-UNIR-parti-Etat », qui ont opéré à visage découvert et impunément, soient interpellés ainsi que leurs commanditaires, et que tous répondent de leurs forfaits devant la justice.
L’ANC exige également que les frais médicaux de tous les blessés soient pris en charge par les autorités togolaises qui doivent par ailleurs veiller à la réparation de tous les dégâts causés par les miliciens du RPT-UNIR et à la restitution de tous les téléphones et autres matériels de presse confisqués.
L’ANC va plus loin dans sa note en critiquant la responsabilité de Mme Mémounatou Ibrahima, présidente du parlement de la CEDEAO et du ministre de la Sécurité dans l’agression d’un député sénégalais.
« La violente charge contre les participants à la rencontre du 29 septembre et notamment contre le député Sagna malgré son immunité au titre de député à l’Assemblée nationale du Sénégal et à l’Assemblée parlementaire de la CEDEAO, illustre le plein retour de notre pays au régime de terreur de parti unique, parti-Etat que les Togolaises et les Togolais espéraient ne plus jamais vivre. Cette violence à ciel ouvert, combinée avec les dernières dérives électorales et constitutionnelles qui ambitionnent d’installer un pouvoir monarchique, devrait achever de convaincre l’opinion nationale et l’opinion internationale que le système RPT-UNIR reste un danger pour les droits et libertés fondamentales au Togo, une dérive pour la gouvernance économique, sociopolitique et financière du pays, une menace pour la paix », a fustigé l’ANC.