Niger : Les quatre vérités d’Ali Lamine Zeine à la Banque mondiale
Niger : Les quatre vérités du Premier ministre à la Banque mondiale
Les dirigeants nigériens n’ont visiblement pas apprécié la position adoptée par la Banque mondiale face aux sanctions de la CEDEAO contre le peuple du Niger à la suite du coup d’État militaire.
Lors d’une rencontre avec une délégation de l’institution financière, jeudi 15 février le Premier ministre nigérien, Ali Lamine Zeine, a exprimé son mécontentement envers la Banque.
En effet, suite à la prise du pouvoir par les militaires, l’institution de Bretton Woods s’est alignée sur les sanctions économiques et financières prises par la CEDEAO en suspendant sa coopération avec le Niger.
Tout en saluant la reprise de cette collaboration six mois après, M. Zeine a vivement critiqué les positions de la Banque selon les informations publiées sur le compte X de l’AES.
Le Premier ministre du Niger d’après cette source, a d’abord déploré le délai jugé « trop long » pris par la Banque pour évaluer la situation et reprendre la coopération et a ensuite dénoncé la promptitude avec laquelle l’institution a soutenu les sanctions punitives de la CEDEAO, qui selon lui, ont eu un impact « néfaste » sur le Niger en restreignant l’accès aux produits de première nécessité.
« Je ne peux pas laisser cette occasion sans qu’on se dise effectivement certaines vérités », a déclaré M. Zeine, fustigeant « la précipitation avec laquelle la Banque Mondiale s’est alignée sur la batterie de sanctions punitives décidées par la CEDEAO.
Il a également remis en question l’existence de telles mesures dans les textes de la Banque, s’étonnant de la fermeture des frontières et des sanctions sur des produits vitaux.
Le Premier ministre s’est dit « choqué » par la réaction de la Banque, rappelant son action positive dans le pays il y a une quinzaine d’années dans un contexte similaire.
Ali Lamine Zeine a également souligné que le coup d’État du 26 juillet 2023 était le seul changement non constitutionnel au Niger qui s’est déroulé sans violence et avec un large soutien populaire.
« Nous avions pensé que nos partenaires allaient en tenir compte », regrette-t-il.
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