Chefferie traditionnelle : Quand les populations d’Aflao Sagbado s’insurgent contre la division au sein de la famille royale SEMEKONAWO
La division persistante au sein de la famille royale SEMEKONAWO suscite une vive inquiétude parmi les populations d’Aflao Sagbado dans la commune du Golfe 7. Ce dimanche 9 février 2025, les jeunes représentants des 28 villages du canton d’Aflao Sagbado ont rencontré la famille SEMEKONAWO avec à sa tête de Sofo Emmanuel Agblévon Semekonawo.
L’objectif de cette rencontre était d’exiger la désignation d’un nouveau chef légitime, conformément aux prescriptions de la loi coutumière.
« C’est la cinquième ou sixième fois que nous rencontrons cette famille pour aborder le même sujet. Ce que nous demandons, c’est qu’on nous présente le membre légitime de la famille pour monter sur le trône. Mais à chaque fois, aucune réponse concrète ne nous est donnée », a déploré Bucher Ahiagba, porte-parole des 28 villages.
Une crise de succession qui perdure
Depuis le décès de Togbui SEMEKONAWO Innocent, ancien chef du canton, une crise de succession paralyse la famille royale. Huit ans après, le trône reste vacant, et les dissensions internes empêchent le conseil coutumier de trancher. Pourtant, la solution semble à portée de main.
« Je suis le successeur légitime et incontesté de Togbui SEMEKONAWO Innocent. Mais en raison de mon âge, j’ai désigné mon petit frère, Edem Kossi SEMEKONAWO, que je considère compétent et apte à assumer cette responsabilité. Aujourd’hui, un chef doit être lettré, maîtriser les lois et être capable de résoudre les problèmes de ses administrés », a déclaré SEMEKONAWO Raphaël, petit-fils aîné de la famille royale.
Il dénonce les intérêts personnels qui freinent la prise de décision : « Nous avons la capacité de désigner un chef, mais certains préfèrent maintenir la division plutôt que d’accepter un choix légitime. Le chef n’est pas seulement pour la famille SEMEKONAWO, il est pour toute la population d’Aflao Sagbado. Nous devons faire les choses dans les normes pour éviter les mêmes crises demain. ».
Un ras-le-bol légitime
L’incapacité de la famille royale à s’entendre impacte lourdement la vie du canton. Sans chef coutumier, les populations se sentent abandonnées et marginalisées lors des grands événements.
« Nous sommes à bout. Un chef, c’est comme un père qui veille sur ses enfants. Ici, cela fait huit ans que nous sommes sans chef, et cela freine le développement de notre canton. Nous sommes ignorés lors des grandes manifestations culturelles dans le Grand Lomé. La famille SEMEKONAWO doit prendre ses responsabilités. Cette situation paralyse toute une communauté, et il faut que cela cesse », s’est indigné le porte-parole des 28 villages.
Les jeunes du canton, eux, ne comptent pas rester passifs. Ils exigent une date claire pour l’annonce officielle du choix de la famille.
« Le président du conseil coutumier, Sofo Emmanuel Agblévon Semekonawo, nous a promis une invitation prochaine, mais sans fixer de date. Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous allons maintenir la pression jusqu’à ce que cette situation soit résolue », ont-ils affirmé avec détermination.
Il faut souligner que les autorités attendent simplement que la famille royale désigne un successeur conforme aux traditions pour émettre un décret de reconnaissance.
Face à cette impasse, la mobilisation des populations d’Aflao Sagbado reflète un besoin urgent de stabilité et de leadership pour relancer le développement du canton. La balle est désormais dans le camp de la famille SEMEKONAWO, qui doit surmonter ses divisions pour répondre aux attentes de toute une communauté.
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