La microfinance en pleine expansion au Togo

Au Togo, la microfinance affiche une vitalité remarquable, comme en témoigne la progression soutenue de l’encours de crédits, qui révèle un dynamisme économique certain dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Cette tendance positive reflète non seulement un accroissement de l’inclusion financière, mais aussi un développement économique local prometteur.
Une croissance significative des crédits
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au troisième trimestre 2024, l’encours de crédits octroyés par les institutions de microfinance togolaises a bondi de près de 10%, soit une augmentation de 35,8 milliards de francs CFA. Le montant total atteint désormais 395,6 milliards de francs CFA, selon les données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Cette performance place le Togo en tête des pays de la région, avec une progression trimestrielle supérieure à celle du Sénégal (+4,4%), de la Côte d’Ivoire (+4,8%), du Burkina Faso (+3,1%) et du Bénin (+2,5%). Un résultat qui témoigne de la vitalité du secteur de la microfinance dans le pays.
Une répartition stratégique des financements
L’analyse détaillée de cet encours révèle une prépondérance des crédits à court terme, qui représentent 50,4% du total. Les crédits à moyen terme constituent 30,9% de l’ensemble, tandis que les financements à long terme en représentent 18,7%. Cette répartition illustre une approche pragmatique du financement, adaptée aux besoins immédiats des acteurs économiques locaux.
Parallèlement, l’encours des dépôts a progressé de 8,5 milliards de francs CFA (+2,1%), atteignant 415,3 milliards. Cette augmentation dépasse également celle observée au Burkina Faso (+1,1%) et au Mali (+3,3%) sur la même période, confirmant la confiance croissante des épargnants togolais envers les institutions de microfinance.
Cette expansion de la microfinance s’inscrit dans une politique volontariste d’inclusion financière portée par les autorités togolaises. Les réformes initiées par le gouvernement du président Faure Gnassingbé, notamment à travers le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), ont créé un environnement favorable à l’accès aux services financiers pour les populations traditionnellement exclues du système bancaire classique.
Les principaux bénéficiaires de cette démocratisation du crédit sont les petites et moyennes entreprises (PME), les entrepreneurs individuels et les acteurs des secteurs de l’agriculture, du commerce et de l’artisanat. Pour ces opérateurs économiques, la microfinance représente désormais un outil essentiel de développement, capable de prévenir les faillites et de générer des emplois.
Malgré ces avancées significatives, plusieurs défis restent à relever pour consolider les acquis et garantir la durabilité du modèle. Les autorités togolaises ont entrepris de renforcer le cadre réglementaire du secteur, avec un accent particulier sur l’encadrement de l’octroi des crédits et l’amélioration du suivi des bénéficiaires.
Ces mesures visent à promouvoir une gestion responsable des emprunts et à prévenir les risques de surendettement. L’enjeu est de taille : il s’agit de concilier l’objectif d’inclusion financière avec les impératifs de stabilité du système, dans un contexte économique régional parfois volatil.




