Trafics illicites maritimes : Les acteurs togolais à l’école du traitement d’information, ciblage et inspection des navires

La Préfecture maritime accueille depuis lundi 24 février 2025, un mentorat sur le traitement de l’information maritime, le ciblage et l’inspection des navires.
Cette formation, organisée dans le cadre du projet de coopération portuaire (SEACOP VI), financé par l’Union européenne vise à renforcer l’efficacité des acteurs impliqués dans la sécurité maritime, en particulier dans la lutte contre les trafics illicites maritimes, notamment le trafic de stupéfiants.
Les travaux, officiellement lancés par le Chef de Cabinet du Haut Conseil pour la Mer, M. Laré Penn, en présence de M. Stéphane Devaux, Chef de l’équipe Économie et Gouvernance à la Délégation de l’Union européenne auprès de la République Togolaise, dureront cinq jours.
L’objectif est d’évaluer les capacités organisationnelles, logistiques et opérationnelles des équipes conjointes de contrôle maritime et de renseignement maritime, afin d’identifier leurs points forts et les axes d’amélioration. Cette formation permettra également de renforcer leurs compétences en gestion de l’information maritime, en approfondissant les techniques de collecte, de traitement et d’analyse proactive des données pour détecter les mouvements suspects de navires.

Les participants développeront des techniques avancées de ciblage pour identifier plus efficacement les navires potentiellement impliqués dans des activités illicites, en s’appuyant sur des données pertinentes et des informations partagées par les partenaires internationaux.
Ce mentorat inclut aussi des exercices pratiques sur des navires à quai, visant à tester et améliorer les méthodes et procédures d’inspection. Il met l’accent sur la promotion de la coopération inter-agences et le partage d’informations, en renforçant la collaboration entre les différentes entités formant les équipes conjointes de contrôle maritime et de renseignement maritime.
« Tous les atouts dont jouit le Togo ne sauraient être préservés sans une protection adéquate contre les attaques des pirates, les trafiquants, les terroristes et les aléas climatiques, qui pourraient avoir des conséquences désastreuses sur l’économie nationale. Il importe donc de trouver les moyens pour protéger cet espace maritime, si important dans l’économie togolaise. Cette formation, d’une importance capitale, renforcera la maîtrise des flux de marchandises, tant à destination du Togo qu’en transit vers les pays de l’hinterland », a déclaré le représentant du Conseiller pour la mer du Président de la République.
Il a particulièrement salué l’Union européenne pour son engagement aux côtés des États du Golfe de Guinée, notamment sur les questions de sécurité et de sûreté maritimes.
En soutenant ce projet, l’Union européenne affirme que le renforcement des capacités nationales est un élément clé pour assurer une lutte efficace contre les trafics illicites maritimes, tant au niveau régional que mondial.
« Notre soutien s’inscrit ainsi dans une démarche globale visant à promouvoir la sécurité, la stabilité et le développement durable dans le Golfe de Guinée. Nous réitérons notre disponibilité à appuyer le Togo et les autres pays du Golfe de Guinée dans leurs efforts en ce sens », a souligné M. Stéphane Devaux.
Un projet de grande envergure pour contrer les trafiquants
Le projet de coopération portuaire, qui en est à sa sixième phase, est mis en œuvre par Expertise France.
Lancé pour la première fois en 2010, le projet SEACOP vise à lutter efficacement contre les trafics illicites maritimes et portuaires (notamment le trafic de cocaïne et de bois) dans trois régions : l’Amérique du Sud, les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest.
« Depuis 2010, le projet a évolué. Il met principalement l’accent sur quatre axes : la formation des agents en interservices pour le contrôle des bateaux, la formation des unités pour le renseignement maritime, le traitement et l’analyse des données pour cibler les navires suspects. En parallèle, le projet soutient également les équipes en termes d’échange de renseignements maritimes pour identifier les navires des zones de production de cocaïne vers les zones de destination, comme l’Europe, et les zones de transit, comme les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest. Il fournit aussi des équipements de protection aux agents et appuie les équipes lors d’opérations régionales et internationales », a expliqué Akizi-Egnim Akala, Coordinateur régional SEACOP VI pour l’Afrique de l’Ouest.
Il faut préciser qu’en Afrique de l’Ouest, le projet couvre le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Sierra Leone, le Sénégal, la Gambie et le Cap-Vert.
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