Assurance Maladie Universelle au Togo : Un projet majeur pour 2024
L’Assurance Maladie Universelle (AMU) est l’un des projets phares inscrits dans la feuille de route 2020-2025 du gouvernement togolais, avec une ambition de concrétisation dès 2024. Pour rendre cette initiative opérationnelle dès le 1er janvier, diverses mesures ont déjà été prises, notamment à travers des décrets adoptés en Conseil des ministres sous la tutelle du Président de la République le 4 octobre 2023. Ces décrets visent à intégrer l’ensemble des Togolais à ce régime d’assurance et à établir un département ministériel dédié exclusivement à l’AMU.
Principes fondateurs de l’AMU
Instituée par la loi n°2021-022 du 18 octobre 2021, l’AMU repose sur le principe de la solidarité nationale. Chaque bénéficiaire est tenu de contribuer financièrement sous la forme d’une cotisation, dont les modalités sont définies par décret. Ce mécanisme de couverture du risque maladie aspire à protéger l’ensemble de la population togolaise, offrant un accès équitable aux soins de santé primaires de qualité.
Une extension de la protection sociale
Contrairement à l’assurance maladie initialement ouverte en 2012 aux agents publics, puis élargie aux volontaires, artisans, journalistes, étudiants et architectes, l’Assurance Maladie Universelle offre une couverture bien plus étendue. Elle inclut désormais les agents publics et assimilés, les travailleurs du secteur privé régis par le code du travail, les acteurs de l’économie informelle et agricole, les travailleurs indépendants, les bénéficiaires de pensions et de rentes, ainsi que les personnes privées de ressources nécessaires pour contribuer à l’assurance maladie obligatoire.
Les étapes cruciales de mise en œuvre
Le conseil des ministres du 4 octobre a été entièrement consacré à l’AMU. À travers quatre décrets, le gouvernement a précisé le panier de soins, les taux de cotisation, l’architecture de l’AMU et le chronogramme prévisionnel d’intégration des différentes catégories de la population à cette assurance. Sept jours plus tard, le conseil des ministres a pris de nouveaux décrets pour une mise en œuvre effective de l’AMU.
Ces décrets confient la gestion de l’AMU à l’Institut national d’assurance maladie (INAM) et à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). L’INAM, tout en conservant ses missions actuelles, devient le gestionnaire de l’AMU au profit des personnes et ménages vulnérables. Quant à la CNSS, elle sera responsable de l’AMU pour les salariés, les travailleurs indépendants des secteurs informels et agricoles, ainsi que les ministres des cultes.
Les avantages de l’AMU
Le système d’Assurance Maladie Universelle (AMU) comporte de multiples avantages, selon les experts en santé. Il a pour vocation de réduire les risques financiers associés à la maladie, préservant ainsi les individus d’une éventuelle ruine ou fin en cas de problèmes de santé. De plus, il contribue à éviter des retards dans l’accès aux soins ou l’abandon de traitements par manque de ressources financières. En répondant à la demande de soins solvables, l’AMU favorise une meilleure fréquentation des structures sanitaires et renforce le dialogue entre les usagers et les institutions de santé.
Les catégories de bénéficiaires
Trois catégories de bénéficiaires se profilent avec l’AMU : les agents publics et assimilés, les travailleurs du secteur privé, et les personnes vulnérables. Une option est offerte aux affiliés supplémentaires, leur permettant de souscrire à des paniers de soins complémentaires.
La collaboration de tous pour la réussite
Chaque acteur, du personnel médical aux journalistes en passant par le Togo lambada, joue un rôle crucial pour la réussite de l’AMU. Le gouvernement mise sur la participation de tous pour atteindre son objectif à court terme : une couverture santé de 60% d’ici 2025.
« La réussite de l’accélération du processus de l’AMU dans notre pays nécessite la collaboration et l’implication de tous : acteurs sociaux, pouvoirs publics, citoyens et partenaires techniques et financiers du Togo », avait souligné le communiqué ayant sanctionné le Conseil du 4 octobre.
La sensibilisation occupe une place centrale dans cette démarche. Débutée avec les journalistes en septembre, elle s’est étendue au corps médical le 7 novembre. Ces séances ont pour objectif de présenter le schéma de mise en œuvre du mécanisme d’assurance maladie aux divers acteurs. L’accent est mis sur la sensibilisation continue à tous les niveaux de la vie socioéconomique du pays.
Le gouvernement a toujours accordé une priorité à la santé de la population. Face au coût élevé des soins médicaux et à l’insuffisance des offres de soins, plusieurs mesures ont été mises en place, dont les programmes Wezou et School Assur, l’INAM, le renforcement des infrastructures sanitaires, et l’amélioration du plateau technique des hôpitaux. Désormais avec l’AMU le gouvernement veut garantir un accès universel aux soins de santé, aligné sur les besoins de chaque citoyen et résident.